Saint-Élie prise d'assaut par la visite

Au départ, Saint-Élie attendait 500 personnes. Mais depuis le 6 décembre, premier jour d'opération, elles ont été plus de 2000 à grimper dans l'une des trois carrioles tirées par des tracteurs pour le safari à saveur hivernale au coeur du village.

Si Fred Pellerin possède un pouvoir magique, c'est bien celui d'attirer les foules dans son centre du monde. Les gens adorent le conteur de Saint-Élie-de-Caxton, personne ne peut plus en douter. Et ils saisissent chaque opportunité de s'imprégner de son univers.


Faut-il s'étonner, donc, de constater la popularité que connaît la dernière-née du village, la Féerie de Noël? Pourtant, même le maire André Garant n'osait espérer un tel succès. «C'est la folie furieuse. À Floribell, où on prend les réservations, on a dû refuser des gens certains soirs, car c'était plein. Nous prévoyions beaucoup moins de monde», admet-il.

Au départ, on attendait 500 personnes. Mais depuis le 6 décembre, premier jour d'opération, elles ont été plus de 2000 à grimper dans l'une des trois carrioles tirées par des tracteurs pour le safari à saveur hivernale au coeur de Saint-Élie.



Et c'est encore loin d'être terminé, car d'ici la fin de l'aventure, le 6 janvier, certaines soirées affichent déjà complet.

Confortablement calés dans des bancs douillets, protégés du vent par des toiles de plastique, les visiteurs se font transporter à travers le village accompagnés par une bande sonore offrant des contes de Fred Pellerin, mais également des anecdotes de «conteux» de la place. Rapidement, on a l'impression d'entrer dans l'intimité des villageois, qui évoquent les vieux trucs de météo des aînés, les tempêtes d'autrefois et les remèdes de grand-mères, dont les vertus sont vantées par le jeune médecin de campagne.

Les traditions culinaires locales ne sont pas non plus laissées pour compte. Quoi de mieux que des saucisses en rouleau ou de délicieuses «pelotes» de Noël à la viande pour se remplir la panse durant le réveillon?

La Féerie de Noël, c'est une visite de Saint-Élie sous un angle féerique, mais surtout un temps d'arrêt pour profiter de la magie que peut offrir un village lorsque chacun prend la peine de s'investir.



Car au-delà de Fred Pellerin, qui accepte de mettre sa notoriété au service de sa communauté, il y a toute une population prête à se mobiliser pour faire briller Saint-Élie. Même le garagiste Léo Déziel, maintenant connu à travers le Québec, met la main à la pâte en conduisant l'un des tracteurs. «Ça vaut la peine. Juste de voir réagir les gens à l'arrière, je capote! Ils aiment ça. Le plaisir est pour moi», assure-t-il.

De leur fenêtre, des résidents saluent la visite de la main. La fierté se voit et se sent. Avec la cinquantaine de bénévoles qui se relaient pour guider et conduire chaque soir les gens et les nombreux Caxtoniens qui ont illuminé leur maison pour les accueillir comme il se doit, on a plus l'impression d'être un invité privilégié qu'un touriste.

Samedi, Marie-Pierre Fullum-Lavery, de Saint-Alexis-des-Monts, a eu la chance de participer à la balade un peu par hasard. Elle n'a pas été déçue. «Nous étions venus pour voir le village que nous avions vu dans Babine. Les gens nous ont accostés et nous ont parlé de la visite. Ça a été un charme. C'étaient les Fêtes, une deuxième fois», considère-t-elle.

Ce soir-là, également, les descendants d'un certain Toussaint Brodeur ont profité de leur réunion familiale annuelle dans leur village natal pour le redécouvrir à la sauce Fred Pellerin. Devenu Montréalais, Jean-Pierre Brodeur a semblé profiter de chaque instant de sa balade. «Je suis émerveillé par la féerie de Saint-Élie. Je ne pensais pas que c'était aussi beau. L'église est plus belle que jamais», soutient le fils du maintenant célèbre personnage.

Suite logique de la visite audioguidée offerte en été, la Féerie de Noël semble s'être assuré un laissez-passer pour une deuxième édition, l'an prochain, si l'on en croit le maire Garant.•