L'homme d'affaires René Cloutier avoue

Un homme d'affaires de Charette, René Cloutier, 58 ans, a reconnu sa culpabilité hier à une dizaine de chefs d'accusation parmi lesquels des abus sexuels sur des enfants. Les faits reprochés se sont étendus sur une période approximative de vingt ans. En 2005, les victimes ont dénoncé leur agresseur ne voulant plus vivre avec le douloureux souvenir des agressions.


René Cloutier est bien connu dans le domaine du camionnage, de l'entreposage et du déménagement. Élevé sévèrement comme l'a mentionné son procureur Me Simon Ricard, il a reproduit cette manière d'agir avec les personnes qu'il côtoyait. C'est ce qui est arrivé les fois qu'il a été en contact avec les victimes. Il aimait entretenir un climat de peur comme l'a mentionné une des victimes.

 



Coups de baguette pour des raisons souvent insignifiantes, coups au visage, tête frappée sur une fenêtre, prise de mains à la gorge, autant de façons utilisées par l'accusé pour se faire respecter. À cela se sont ajoutées des agressions sexuelles. René Cloutier touchait le pénis des victimes, tous des garçons, et leur demandant s'ils appréciaient. Certaines victimes travaillaient pour lui de telle sorte qu'elles étaient en position délicate pour dénoncer leur agresseur. Mais elles ont fini par le faire.

Hier, tout ce monde était présent au palais de justice de Shawinigan. En fait, c'est le procès de René Cloutier qui devait s'instruire tout le reste de la semaine mais dès le début de l'audience, Me Ricard pour l'accusé et Me Hélène Carle pour la poursuite, ont fait savoir au juge Jean-Pierre Dumais qu'une entente était intervenue pour régler le dossier à la suite de longues négociations. Me Carle a précisé au tribunal que les victimes avaient été mises au courant des discussions et acceptaient la suggestion transmise au tribunal pour une sentence de deux ans moins un jour de prison à être purgée dans la collectivité.

Me Ricard avait auparavant mentionné au juge Dumais que son client reconnaissait les faits qui lui étaient reprochés. Il a toutefois souligné que la baguette qu'utilisait son client était en fait une petit morceau de bois utilisé pour mélanger la peinture. Il a aussi précisé que jamais les blessures infligées n'ont nécessité des traitements à l'hôpital.

«Mon client admet que les gestes posés étaient inadéquats», a déclaré Me Ricard en ajoutant que René Cloutier n'avait pas eu d'intentions malveillantes ou malicieuses. Il a aussi indiqué que son client était un entrepreneur prospère qui était très impliqué dans de nombreux projets communautaires en Haïti. Me Ricard a enfin rappelé que les victimes étaient des garçons turbulents à l'époque des corrections.



«Ça ne justifie pas ce qui a été fait mais ça illustre le contexte», a dit le procureur. Ce dernier a ajouté que son client n'avait aucun antécédent judiciaire. Enfin, René Cloutier s'est soumis volontairement à une thérapie auprès d'un réputé psychologue.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales a demandé au juge, en accord avec son collègue de la défense, une assignation à résidence vingt quatre heures sur vingt quatre pour les douze premiers mois de la sentence et un couvre-feu pour les six mois suivants. On a aussi suggéré l'interdiction de contact avec les victimes et une inscription au registre national des délinquants sexuels.

Le juge Jean-Pierre Dumais s'est donné un temps de réflexion avant de faire savoir ce matin s'il entérine les propositions des avocats. Il a tenu cependant à rappeler à l'accusé qu'il n'était pas tenu de suivre ces recommandations.

À la sortie de la salle d'audience, Me Carle a déclaré que les victimes avaient surprises mais contentes que l'accusé reconnaisse enfin les gestes qu'il avait commis. Une des victimes, dont le signalement n'a pas été retenu, a cependant dit qu'il sera difficile pour tout le monde d'effacer ce qui a été fait.