Canada anglais cherche professeurs francophones

De gauche à droite: Yan Martel, responsable du Service d'aide à l'emploi de l'UQTR, en compagnie de Vivianne Plouffe et Diane Bauer du service des ressources humaines du Lakeland Catholic School District d'Alberta.

Vivianne Plouffe et Diane Bauer ont parcouru un bien long chemin depuis Bonnyville, en Alberta, jusqu'à Trois-Rivières, cette semaine. Elles espéraient dénicher cinq professeurs francophones pour enseigner le français, les maths ou les sciences dans leur petite communauté de 5000 habitants dont les écoles sont gérées par le Lakeland Catholic School District.


Leur quête n'a rien à voir avec le développement économique rapide induit par l'industrie du pétrole dans cette province, comme on pourrait le croire. «Nous avons un programme de français depuis 30 ans, car nous sommes un coin francophone au nord-est d'Edmonton», explique Mme Plouffe. «On a même une association canadienne-française.»

 



La Commission scolaire les a donc envoyées à la Journée carrière en enseignement, organisée à nouveau cette année par le Service d'aide à l'emploi de l'Université du Québec à Trois-Rivières, où elles ont animé un stand d'information.

On comptait en tout 28 stands de commissions scolaires des quatre coins du Québec, de l'Ontario et pour la première fois de l'Alberta, hier, soit sept de plus que l'an dernier.

Danielle Desmarais et Laurie Moir, deux directrices d'établissements scolaires de Toronto ont été envoyées à la Journée carrière en enseignement pour créer des ponts avec les finissants et les futurs finissants en enseignement. Elles représentaient le secteur scolaire primaire, de maternelle à 8e année.

Là-bas ce ne sont pas les opportunités d'emplois qui manquent. «Nous avons 450 écoles primaires et plus de 10 000 professeurs y travaillent», explique Mme Desmarais. Il y a deux ans, 1700 nouveaux professeurs ont été embauchés.



Les deux directrices expliquent que les professeurs de français sont très en demande à Toronto. Les parents, disent-elles, valorisent l'apprentissage du français et estiment que c'est une corde qu'il faut ajouter à l'arc des enfants. «Après tout, on vit dans un pays bilingue», plaide Mme Moir. Là-bas, il y a de tout: contrats courts, contrats longs et même des emplois permanents dès septembre prochain.

Les commissions scolaires de la région de Montréal étaient aussi très présentes à cette journée. Jean-François Alarie de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, raconte qu'on a 10 postes à combler cette année au préscolaire et primaire. Il y a beaucoup de congés de maternité à remplacer, mais en deux ans, un nouveau professeur peut espérer décrocher un poste permanent par les temps qui courent, dit-il. Dans les ressources spécialisées, les besoins sont criants. Il y a actuellement des postes permanents vacants en orthophonie, illustre Linda Mongrain des Ressources humaines, secteur professionnel.

Malgré la dénatalité et l'exode rural, la plupart des commissions scolaires ont des besoins en main-d'oeuvre enseignante. La Commission scolaire La Riveraine, par exemple, est une des rares au Québec à avoir développé une formation aux adultes à distance (en ligne). Le directeur du service des ressources humaines, Claude Bernier, espérait recueillir une cinquantaine de curriculum vitae pour regarnir sa banque de suppléants. Depuis 2000, dit-il, les professeurs qui ont fait des contrats dans cette commission scolaire ont réussi à obtenir leur permanence en trois ans.