«Pas de projet de méthanisation dans l'air»

Le nouveau président de la Régie, Pierre Bouchard, explique qu'il y a «des réflexions profondes qui sont en train de se faire» au sein même de la régie.

Il y a à peine un an, la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie avait envisagé la construction possible d'une usine de 90 millions­$ qui aurait permis de générer des biogaz à partir des déchets avant même de les enfouir. Puis, au terme d'un forum organisé par l'Union des municipalités du Québec, en octobre dernier, la Régie s'est mise à parler d'un projet aux dimensions plus humbles d'à peine 35 millions­$.


Ça, c'était sous l'ancien président de la Régie, Pierre-A. Dupont.

Rencontré à la mairie de Notre-Dame-du-Mont-Carmel par Le Nouvelliste, le nouveau président de la Régie, Pierre Bouchard, explique qu'il y a «des réflexions profondes qui sont en train de se faire».



 

En fait, «il n'y a pas de projet de méthanisation dans l'air présentement», annonce-t-il.

«On a dépassé cette étape-là dans notre réflexion. La méthanisation pour la méthanisation, on n'est plus là. On n'est plus dans cette optique-là», dit-il.

M. Bouchard explique que l'idée même «d'usine» ainsi que les proportions qu'allaient prendre cette dernière «faisaient peur à tout le monde» et laissaient entrevoir que la Mauricie allait devenir la poubelle du Québec même si ce nétait pas tout à fait le cas.



Ce que souhaite d'abord faire la régie présentement, c'est plutôt de se plier aux normes du gouvernement en matière de réduction d'enfouissement par la valorisation des matières résiduelles. Or, «la transformation des déchets en énergie est loin d'être une panacée», reconnaît-il après avoir fait le tour de la question depuis son arrivée en poste.

«On ne cherche pas nécessairement à faire de l'argent», dit-il, en rappelant la mission de la Régie qui est de protéger l'environnement, d'assurer la pérennité des deux LES et de respecter la capacité de payer des citoyens.

«Il y a des projets pour l'arrivée aux normes gouvernementales qui éventuellement pourraient se compléter avec la méthanisation parce que c'est toujours possible d'aller plus loin», nuance-t-il, tout en laissant voir qu'il est possible d'atteindre «les normes en faisant des choses simples qui ne m'obligent pas à faire des engagements très importants au niveau des coûts».

Éviter le bac brun

Que fera la Régie, alors, pour réduire le sac vert? À cette question, Pierre Bouchard préfère ne pas répondre tout de suite. «Il y a des moyens de le faire», assure-t-il. «On pense même être capable d'éviter le bac brun.» Compostage? Encore là, le président préfère attendre la fin de la réflexion avant de s'expliquer clairement, mais il ne nie pas que ce principe fasse partie de la solution.

La Régie, dit-il, «est en train de bâtir un modèle qui va nous ressembler en fonction de notre région et de nos besoins. On cherche une solution plus maison, des solutions différentes», dit-il.



C'est qu'actuellement, il ne se passe pas une semaine, raconte M. Bouchard, sans qu'un représentant cogne à la porte de la Régie pour offrir une solution miracle à la réduction ou à la gestion des matières résiduelles. «Au bout de ça, lui, il veut faire de l'argent», fait-il valoir. Or, rappelle M. Bouchard, il y a deux façons de s'y prendre, dans un dossier comme celui-là: ne rien faire et attendre la facture ou bien mettre des efforts et de l'imagination pour sauver de l'argent.