«Plus qu'au niveau fédéral. Ils sont beaucoup plus au fait», renchérit René Perreault, producteur de Sainte-Anne-de-la-Pérade qui avait aussi assisté, à Trois-Rivières, au débat organisé par l'UPAM en vue des récentes élections canadiennes.
Il faut dire que parmi les candidats présents, plusieurs étaient des agriculteurs, comme l'adéquiste Jean Damphousse dans Maskinongé et Louis Lacroix, candidat du Parti vert, dont le père est agriculteur. Le jeune candidat a d'ailleurs fait preuve qu'il avait non seulement une excellente maîtrise des dossiers agricoles, mais aussi des solutions proposées par son parti. «Le Parti vert m'a surpris», a raconté après le débat Jacques Paquin, producteur à Maskinongé.
M. Paquin a aussi déploré l'absence du PLQ à ce débat jugé fort important par le milieu agricole. «Je déplore l'absence du Parti libéral qui se sent un peu au-dessus de ses connaissances par les sondages qui le donne gagnant pour le 8 décembre», dit-il. Martin Grenier, producteur de Saint-Maurice, explique que «ça aurait été intéressant de savoir ce que les libéraux ont à dire et je trouve ça déplorable qu'ils ne se soient pas présentés».
Parmi les participants, on comptait trois candidats du Parti québécois: Noëlla Champagne (Champlain), Rémy Désilets (Maskinongé) et Claude Lessard (Laviolette). Louis Lacroix représentait le Parti vert dans Trois-Rivières tandis que Jean Damphousse (Maskinongé) et Luc Arvisais (Champlain) représentaient l'ADQ.
Les candidats ont été interrogés sur plusieurs sujets de préoccupation du milieu agricole: l'avenir de l'agriculture en Mauricie, l'économie, la mondialisation et la souveraineté alimentaire ainsi que l'environnement.
Les questions ont été posées par des producteurs de la Mauricie, comme Martin Grenier qui a remis aux candidats de petits cochons roses en caoutchouc mou qui servent «d'anti-stress» quand on les écrase avec la main. «Je veux que nos élus soient conscients que dans la production porcine dans les trois dernières années, on est en crise. Les prix ne sont pas là. Le gouvernement regarde passer la parade et ne fait absolument rien», a-t-il expliqué.
Dans l'ensemble, les producteurs ont laissé savoir que le prochain gouvernement devrait les consulter. Le président de l'UPAM, Martin Caron, a demandé à chaque candidat: « tes-vous en mesure de prendre l'engagement de travailler avec nous pour se doter d'une vision du monde agricole?» À cette question, tous ont répondu oui. Malgré tout, Martin Caron croit que les politiciens ont peut-être une connaissance générale de l'agriculture, mais pas encore de connaissance bien concrète de la situation financière dans laquelle se retrouvent aujourd'hui les producteurs hautement endettés.
«Au moins, ils savent de quoi on va parler. Quant aux gestes concrets, on verra», laisse entendre pour sa part le producteur Jacques Paquin, qui se dit quand même satisfait du débat.