Si le prix de l'essence devait se maintenir tout juste sous la barre des 0,90 $ le litre d'ici la fin de l'année, ce serait un déficit d'environ 44 500 $ que la Ville de Trois-Rivières afficherait uniquement pour le poste budgétaire qui concernent les dépenses en carburant pour sa flotte de véhicules. Mais si le prix à la pompe s'était maintenu autour de 1,40 $, ce qui est environ 0,50 $ de plus que le prix actuel, le déficit aurait dépassé les 300 000 $.
À Trois-Rivières, on a procédé à un calcul qui résume l'impact des variations du coût de l'essence. «Chaque fois que le litre d'essence monte ou descend de 0,01 $, cela a un impact de 6822 $ dans nos budgets», résume Yvan Toutant, agent d'information à la Ville.
Avec sa flotte de 425 véhicules, la Ville de Trois-Rivières est une grande consommatrice d'essence. Le budget annuel de carburant, pour 2008, avait été établi à 1 418 500 $, soit 851 100 $ en essence et 567 400 $ en diesel.
Le hic, c'est que cette prévision, qui a été établie en novembre 2007, était basée sur un prix à la pompe de 1,09 $ le litre. Depuis ce temps, l'essence ordinaire a grimpé, atteignant même un sommet de 1,49 $ le litre. À ce sommet, le déficit de la Ville en ce qui a trait à l'essence se trouvait dans les six chiffres.
«Si ça continue de baisser, ça va diminuer les pertes. On ne parle pas encore de surplus, mais on respire un peu mieux. Parce que si ça s'était maintenu à 1,40 $ ou 1,49 $, il aurait fallu trouver l'argent ailleurs pour combler ce déficit», remarque Yvan Toutant. «On est en train de récupérer une partie des pertes qu'on était en train de subir», ajoute-t-il.
Selon lui, la baisse du prix de l'essence que l'on observe actuellement constitue un «petit baume» sur les maux de l'administration municipale. «On sait qu'il y a une période plus difficile qui s'en vient sur le plan économique, alors ça fait du bien de pouvoir diminuer des pertes qui auraient pu être considérables», note le porte-parole de la Ville.
Il faudrait que le prix de l'essence continue à descendre d'une dizaine de cents pour que la Ville termine l'année avec des dépenses d'essence à peu près conformes à ce qui avait été prévu au budget.
L'essentiel de la flotte de véhicules de la Ville est réparti dans deux services, soit ceux des travaux publics et de la sécurité publique. On compte en effet 105 véhicules pour les services de police et d'incendie, alors que les 320 autres sont répartis principalement entre les travaux publics, les loisirs et les services techniques.
Shawinigan
Du côté de Shawinigan, le directeur des communications, François St-Onge, explique qu'à la fin du mois de septembre, le budget de la Ville en carburant était déjà dépassé de 350 000 $.
«Pour 2008, on avait prévu 725 000 $ pour l'essence. Ce montant-là était basé sur un prix légèrement en dessous de 1,00 $ le litre», explique-t-il. Comme à Trois-Rivières, chaque variation d'un cent du coût du litre d'essence a des répercussions d'un peu plus de 6000 $.
Pour 2009, les prévisions de dépenses en ce qui a trait à l'essence ont été établies en fonction d'un prix à la pompe de 1,25 $ le litre. Si les prix se maintiennent sous la barre du dollar, alors ce seront des gains intéressants que l'administration municipale réalisera. «Mais on a vu à quel point ça peut bouger beaucoup et rapidement», conclut François St-Onge.
La STTR encaisse aussi un dur coupQuand on consomme annuellement 1,7 million de litres de carburant, on se doute bien que les variations du prix de l'essence ont un impact considérable. À la Société de transport de Trois-Rivières (STTR), la récente baisse des prix à la pompe atténue un déficit déjà considérable.
Le directeur général de la STTR, Guy de Montigny, explique que les budgets de l'organisme pour 2008, qui ont été préparés en septembre 2007, étaient basés sur un prix de 0,90 $ le litre. «Le prix moyen qu'on a dû payer, jusqu'à maintenant, est à 1,21 $ le litre. Les dernières livraisons étaient à environ 1 $ le litre», résume-t-il.
Si ce prix moyen avait été de 1,25 $ à la fin de l'exercice en cours, cela se serait traduit par des pertes de 595 000 $ pour l'organisme, uniquement pour ce qui est de l'approvisionnement en essence.
«On est en train d'atténuer les pertes qu'on aurait pu subir, mais ça reste important», convient le dg. Si le prix moyen du litre d'essence s'établit à 1,19 $, en supposant par exemple qu'il va se maintenir ou baisser encore un peu d'ici la fin de l'année, cela représenterait tout de même des dépenses additionnelles de 490 000 $ pour la société de transport.
«On remarque qu'on est rendu à un point où même si ça baisse, ça devient difficile d'avoir un impact significatif sur le prix moyen qu'on calcule pour l'année en cours», note M. de Montigny.
Évidemment, des dépenses additionnelles de près de 500 000 $ uniquement pour le carburant auront inévitablement un impact sur le budget total de l'organisme. Il est toutefois encore trop tôt, indique le directeur général, pour déterminer si un tel facteur pourra avoir un impact sur la tarification du service de transport en commun.