L'affiche et... les squelettes devront être retirés

Au cours des derniers jours, cette affiche suspendue à un chariot élévateur à mât télescopique a suscité bien des interrogations et des commentaires parmi ceux qui l'ont vue, sur l'île Saint-Christophe. Il s'agit d'une affiche annonçant le projet domiciliaire qui prendra forme au cours des prochains mois. La Ville a sommé le promoteur de retirer dans les plus brefs délais cette installation d'affichage, non conforme aux règlements en vigueur.

Les promoteurs du projet résidentiel sur l'île Saint-Christophe, près du pont Duplessis, devront retirer au cours des prochains jours une affiche suspendue au sommet d'un chariot élévateur et sous laquelle pendent trois squelettes. La Ville de Trois-Rivières n'avait en effet reçu aucune demande de permis pour une telle forme d'affichage et a sommé l'entreprise Constructions Mont Sainte-Adèle de retirer ce panneau et ce qui l'entoure.


L'installation, de goût douteux selon certains, a été ainsi faite pour attirer l'attention, admet Catherine Lachance, gestionnaire de projet pour Construction Mont Sainte-Adèle. Difficile, en effet de la manquer lorsqu'on passe sur le pont Duplessis. L'affiche a été installée, le 31 octobre dernier, au sommet d'un chariot élévateur à mât télescopique. Des squelettes munis d'une pelle ou coiffés d'un casque de construction y sont aussi suspendus et on y trouve le numéro de téléphone pour joindre les promoteurs.

Selon Mme Lachance, la présence de squelettes faisait non seulement référence au contexte de l'Halloween, mais constituait aussi et surtout «un clin d'oeil à la controverse» soulevée par la présence alléguée d'ossements et de vestiges amérindiens à l'endroit où doivent être construits les unités d'habitation.



On se rappellera que lorsqu'il a été question, pour la première fois, d'installer des maisons de ville sur l'île Saint-Christophe, des personnes et des organismes s'étaient élevés contre ce projet. Certains avaient alors allégué qu'il était nécessaire de procéder à des fouilles plus approfondies, en raison principalement de la présence possible de traces d'un établissement amérindien à cet endroit.

Les travaux ont toutefois démontré que les seules traces sur ces terrains étaient celles... de la contamination par certains métaux.

Du côté de la Ville de Trois-Rivières, on est catégorique. «Ils n'ont pas le droit d'afficher comme ça. On a communiqué avec les responsables de la compagnie et on les a informés qu'on leur laissait une semaine pour enlever ça», explique Yvan Toutant, porte-parole de la Ville.

Celui-ci indique que la compagnie Construction Mont Sainte-Adèle n'a pas demandé de permis pour afficher de la sorte. «Nous n'avions pas le choix d'intervenir. Ça va être quoi le prochain coup? Deux grues avec une poupée gonflable? On a des règles concernant l'affichage et tout le monde doit les respecter», insiste M. Toutant.



Le projet va bon train

Pour ce qui est du projet résidentiel lui-même, il semble aller bon train. «Nous avons commencé les rencontres avec les clients intéressés. On en a eu une quinzaine au cours des derniers jours et on en a quatre qui ont signé une promesse d'achat», explique Mme Lachance. Selon elle, les constructions en bordure de l'eau, où qu'elles soient, suscitent beaucoup d'intérêt.

Le projet de Construction Mont Sainte-Adèle est en deux phases. La première est celle de l'île Saint-Christophe et comprend la construction de dix unités de maisons de ville, dont le prix moyen est de 315 000 $. La réalisation de ce projet comprend aussi la relocalisation, à proximité, des installations du Club de canoë-kayak de Trois-Rivières. L'autre phase est celle d'un immeuble à condos qui prendra place sur les terrains actuels du Club de canoë-kayak, en contrebas du boulevard Thibeau, près du chemin du Passage.

Les premières unités, du côté de l'île Saint-Christophe, pourraient être livrées dès juin 2009 si tout se passe comme prévu.