Chantier de la rue Willow, un nouveau souffle au centre-ville

À compter de l'an prochain, un petit bout de rue d'une centaine de mètres contribuera à donner un nouveau souffle au centre-ville de Shawinigan.


Hier matin, des décideurs de l'hôtel de ville, du Centre local de développement et de la Chambre de commerce et d'industrie se sont réunis tout près du chantier de la rue Willow, où d'importants travaux ont été entrepris le 14 octobre. L'exercice consistait à donner les détails des aménagements qui permettront d'embellir encore davantage la nouvelle vitrine du centre-ville.

 



La mairesse, Lise Landry, n'a pu s'empêcher de replonger dans ses souvenirs en observant cet imposant chantier, dont la première phase est évaluée à 955 000 $.

«Quand je suis arrivée en poste en 1994, le premier développement sur lequel nous avions travaillé, c'était ici», fait-elle remarquer, en énumérant les améliorations apportées à la Promenade du Saint-Maurice depuis ce temps.

Hier matin, la Ville a présenté les premières maquettes de la nouvelle rue Willow. On souhaite donner un caractère encore plus chaleureux à cet endroit.

«On travaille sur ce projet depuis un an», explique Alain Barbeau, responsable à la planification et au développement à la direction générale de l'hôtel de ville.



«Il s'agissait d'une priorité à la suite des nombreux investissements qui ont été réalisés ici. Notre premier objectif consiste à créer une ambiance particulière, conviviale. Nous voulons rendre à la rue un caractère piétonnier, où la circulation sera limitée avec une voie de seulement 6,5 mètres de large.»

La nouvelle configuration, avec des trottoirs élargis et refaits en pavé imbriqué, favorisera l'aménagement de grandes terrasses pour les restaurateurs. Des fosses à plantation pour des arbres sont prévues, ainsi que de nouveaux luminaires.

L'investissement inclut la réfection complète des réseaux d'aqueduc et d'égouts et l'enfouissement des câbles des différents services d'utilité publique.

La rue Willow deviendra un sens unique en direction nord. Une nouvelle voie de circulation est prévue entre le restaurant La Pinata et l'Auberge Gouverneur pour sortir du secteur.

La rue pourra être facilement fermée à la circulation à l'occasion, pour favoriser son animation ou pour présenter divers événements.

Éventuellement, la ruelle située entre le Sushi Taxi et le Trou du diable devrait aussi être aménagée pour faciliter la circulation des visiteurs vers la 5e Rue. Actuellement, ce passage est surtout utilisé pour les livraisons aux restaurants.



Cette ruelle pourrait donc devenir piétonnière et joindre directement l'avenue de la Station.

«Notre objectif est de profiter de l'achalandage sur Willow pour diriger les gens vers les commerces de la 5e Rue», souligne M. Barbeau.

Problèmes de stationnement à l'étude

Avant même les modifications à la rue Willow, les gens d'affaires du secteur déploraient le manque d'espaces de stationnement. En période achalandée, spécialement les jeudis, vendredis et samedis soirs, garer son véhicule devient un exercice de patience.

Pire, depuis le 1er juillet, le Centre d'hébergement Saint-Maurice impose des frais dans son stationnement, au bout de la rue Willow. Conséquemment, l'Auberge Gouverneur accueille bien malgré elle les débordements, ce qui ne plaît pas trop à la directrice Sonia Tremblay, car en période de pointe, ses clients sont lésés.

Les propriétaires des places d'affaires concernées suivent de très près ces travaux, car une trentaine de places de stationnement seront éliminées au bout de l'exercice. La Table commerce du Centre local de développement de Shawinigan et la Chambre de commerce et d'industrie travaillent avec la Ville pour trouver une solution.

Il est déjà convenu que la piste cyclable sur la Promenade Saint-Maurice sera déplacée au Parc des Vétérans, où est déjà aménagé un passage piétonnier asphalté. Cette décision favorisera ainsi le stationnement de véhicules sur le côté de la rivière, ce qui contrebalancera l'élimination des espaces sur Willow.

«Ça devrait donner environ 35 places supplémentaires», estime Alain Barbeau.



«Même si nous n'avions pas refait la rue Willow, il aurait fallu se pencher sur cette question», ajoute-t-il. «Mais il faut aussi savoir qu'il n'existe pas un centre-ville qui peut fournir des espaces de stationnement comme dans un centre commercial, par exemple.»

M. Barbeau pense aussi que les visiteurs développeront sans doute de nouvelles habitudes, notamment en se stationnant plus loin. Il illustre son propos en mentionnant qu'entre l'hôtel de ville et la rue Willow, il faut prévoir environ dix minutes de marche.

Une autre avenue étudiée consistera à changer la direction du sens unique de la Promenade du Saint-Maurice, à partir de la 4e Rue. Plutôt que de devoir obligatoirement tourner à droite, les automobilistes pourraient aussi se diriger vers l'est et avoir accès plus facilement à des espaces de stationnement à proximité.

«Ça fait partie des possibilités qu'on regarde», convient M. Barbeau.

L'hypothèse de la construction d'un stationnement à deux étages est aussi avancée. Il s'agirait toutefois d'une importante dépense, de sorte que M. Barbeau n'est pas convaincu de la rentabilité d'un investissement semblable.

Le haut fonctionnaire ajoute que les habitudes de stationnement des employés des restaurants concernés font aussi partie de la palette de solutions à analyser.

La mairesse, Lise Landry, assure qu'elle attache beaucoup d'importance à cet heureux problème.

«Comme tout le monde, quand je viens au restaurant dans le coin, je me promène un peu avant de trouver un stationnement et je déplore ça», commente-t-elle.

«On va se pencher sur le problème et on va regarder de quelle façon on peut le régler.»