La Ville de Trois-Rivières a dû réviser ses façons de faire en matière de déneigement. Avec déjà près de 5 millions $ de déficit annoncé pour 2008, on espère que les mois de novembre et de décembre seront cléments pour ne pas creuser davantage ce fossé.
Dans un premier temps, la Ville a dû revoir les contrats qui la lie avec les entrepreneurs en déneigement. Selon le directeur des travaux publics, Ghislain Lachance, Trois-Rivières a dû retourner en appel d'offres pour plusieurs de ces contrats puisque les entrepreneurs ont tous refusé de se prévaloir de l'année d'option qui s'ajoute aux contrats habituels. On peut comprendre pourquoi. Les fortes chutes de neige de l'année dernière et la hausse du prix de l'essence a laissé les entreprises dans le rouge.
La Ville en a profité pour procéder au redécoupage de ses zones pour les contrats aux entrepreneurs. On en compte maintenant dix-huit au lieu de onze et les opérations de déneigement pour trois d'entre elles (deux dans le secteur Cap-de-la-Madeleine et une dans le secteur Trois-Rivières) sont effectuées en régie par le service des travaux publics.
«Nous avions trois façons de faire pour notre déneigement. On a une partie qu'on fait en régie, une autre qu'on confie à des entrepreneurs par des contrats forfaitaires, puis on avait aussi la possibilité de louer de la machinerie en heures garanties. C'est ce dernier aspect qui a fait exploser notre budget de déneigement l'année passée. On a donc décidé de chercher des façons de stabiliser nos coûts et on a éliminé cette façon de faire. On s'en tient à nos employés et à une douzaine d'entrepreneurs privés», explique M. Lachance.
En choisissant d'éliminer le recours à des entrepreneurs payés à l'heure et d'opter pour des contrats forfaitaires, la Ville a consenti l'ajout de clauses ayant trait aux variations du prix de l'essence.
La Ville assure avoir «pris tous les moyens nécessaires» pour affronter des hivers un peu plus rigoureux que ceux qui laissaient tomber 250 centimètres de neige dans les rues trifluviennes. «Mais cette assurance n'est pas à toute épreuve», concède Ghislain Lachance.
Déjà, les autorités municipales assurent que des situations semblables à celles que les Trifluviens ont vécues à la fin de l'hiver dernier ne se reproduiraient pas. En mars, la Ville avait à toutes fins utiles abandonné le transport de neige, ce qui laissait certaines rues particulièrement étroites. «On a prévu souffler la neige sur les terrains et on ne laissera pas rétrécir nos rues comme l'an passé», assure Ghislain Lachance.
Cette façon de faire, décrétée à la fin de l'hiver dernier et attribuable en partie à la saturation des sites d'élimination de la neige, avait été décriée par plusieurs citoyens et posait certains problèmes de sécurité et de fluidité de la circulation en quelques endroits.
Pour ce qui est des dépôts à neige, la Ville explique qu'elle pourra à nouveau utiliser, au besoin, les terrains ouverts à cette fin en catastrophe, l'hiver dernier. La Ville a toutefois décidé de modifier les opérations sur ses sites «officiels» d'élimination de la neige en exigeant des entrepreneurs qu'ils puissent disposer de souffleurs plus puissants pour projeter la neige plus haut. On veut aussi réduire les risques reliés à la circulation qui devenait souvent très dense, certaines nuits, sur les terrains des dépôts à neige.
Rappelons que le budget de déneigement de 2008 était d'environ 12 millions $ et que jusqu'à maintenant, ce sont approximativement 15 millions $ qui ont été dépensés. On anticipe environ 2 millions $ de plus d'ici la fin de l'exercice en cours, le 31 décembre 2008.
Stationnement de nuit dans les rues
En principe, l'interdiction de stationner dans les rues est en vigueur du 15 novembre au 15 avril, mais le directeur de la sécurité publique peut modifier ces dates si les conditions climatiques s'y prêtent.
À nouveau cette année, la Ville de Trois-Rivières permettra aux citoyens de trois zones, correspondant à peu près aux premiers quartiers des secteurs Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine, d'utiliser les rues pour se stationner la nuit. Cette autorisation est en vigueur les soirs où il n'y a pas d'opérations de déneigement, de déglaçage, de transport de la neige ou de nettoiement de la voie publique.
Comme par les années passées, une ligne téléphonique dédiée permet aux citoyens de savoir s'il y a ou non une telle interdiction. Le numéro est toujours le (819) 377-5308.
L'an passé, les autorités municipales avaient procédé à pas moins de 1037 remorquages pour des contraventions au règlement concernant le stationnement de nuit.