Pierre Michel Auger joint les libéraux

«Pour moi, un parti polltique n'est pas l'affaire de trois ou quatre personnes. Ce doit être une équipe qui travaille en équipe avec un chef à l'écoute de son caucus.» - Pierre Michel Auger

Le député de Champlain, Pierre Michel Auger, de même que son collègue d'Iberville André Riedl, ont provoqué un véritable coup de théâtre hier à Québec en annonçant qu'ils quittaient le caucus de l'Action démocratique du Québec pour se joindre à l'aile parlementaire libérale.


Après avoir tenu un point de presse le matin en compagnie du premier ministre Jean Charest, les deux députés sont rentrés dans leurs terres pour expliquer leur étonnante décision à leurs commettants.

La nouvelle a eu l'effet d'un bombe sur la colline parlementaire qui n'était même pas encore remise de la crise faite autour de l'élection du président de l'assemblée nationale.

La situation n'a pas manqué non plus de provoquer des propos très durs de la part de Mario Dumont envers ces deux députés «qui font dans leur culotte» quand les sondages sont mauvais. Le chef adéquiste a même laissé entendre que les libéraux n'étaient pas venus chercher les meilleurs éléments de sa formation politique.

Très tendu, Pierre Michel Auger avait convoqué la presse régionale, hier, à son local du secteur de Cap-de-la-Madeleine. Il s'est contenté de lire à nouveau le communiqué qu'il avait livré le matin même. Il soulignait qu'il avait joint l'ADQ avec enthousiasme dans le comté de Champlain en 2007. «À cette époque, tout comme en 2002, alors que je songeais déjà à être candidat, l'ADQ piétinait dans les sondages. Mais j'ai été candidat par conviction. J'ai adhéré à l'appel de changement de Mario Dumont. J'y ai cru.»

Toutefois, depuis son élection il y a 19 mois, Pierre Michel Auger soutient avoir vécu déception sur déception. Il dit être venu en politique pour contribuer à améliorer la qualité de vie de ses concitoyens mais que l'ADQ ne lui permettait pas de remplir cette mission.

M. Auger s'en est pris au style de leadership centralisateur de Mario Dumont et de l'ADQ. Il dit estimer personnellement que sa place n'est plus dans un caucus où le chef n'a pas d'écoute pour ses députés ni dans un parti qui ne met pas ses députés à contribution.

«Pour moi, un parti politique n'est pas l'affaire de trois ou quatre personnes, a-t-il ajouté. Ce doit être une équipe qui travaille en équipe avec un chef à l'écoute de son caucus.»

M. Auger assure avoir avisé la direction de l'ADQ il y a quelques semaines qu'il ne porterait pas les couleurs de cette formation aux prochaines élections. Il n'avait plus que deux choix devant lui, a-t-il confié: compléter son mandat comme député indépendant ou se joindre aux libéraux de Jean Charest.

C'est cette deuxième option qu'il a choisie, dans l'intérêt des gens de Champlain, assure-t-il. «Le geste que je pose aujourd'hui reflète ce que j'entends sur le terrain. Les gens ont cru à l'ADQ, ils ont voulu lui donner une chance. Mais ils constatent tout comme moi, qu'ils se sont trompés.»

M. Auger a conclu en disant qu'au cours des dernier mois, Jean Charest, qu'il a rencontré mardi dernier, a gagné son respect et qu'il est le genre de leader dans lequel il se reconnaît.

M. Auger n'a pas voulu confirmer la rumeur à l'effet qu'au moins une dizaine et même une douzaine d'autres adéquistes poursuivraient la même réflexion que la sienne. «Je ne sais pas. C'est à eux qu'il faut le demander. Moi, c'est un cheminement personnel», a-t-il prudemment répondu.

Interrogé sur ses anciennes allégeances péquistes, M. Auger affirme n'avoir jamais songé joindre le Parti québécois au lieu du Parti libéral.

Il reconnaît qu'il a été élu par 16 000 personnes sous la bannière adéquiste, mais jure qu'il sera toujours là pour défendre leurs intérêts.

On a aussi demandé à M. Auger qui, à part son chef, il visait lorsqu'il faisait allusion aux trois ou quatre personnes qui prenaient toujours la parole à l'ADQ? Était-il aussi question de son collègue de Trois-Rivières Sébastien Proulx? Il a éludé la question en répondant qu'en une heure Jean Charest l'avait davantage écouté que son propre parti en six ans.

Commentant les propos très durs de Mario Dumont à son endroit, M. Auger a répondu qu'il avait été élu pour la population de Champlain et non Mario Dumont.

Le nouveau député libéral a terminé en assurant qu'il sera candidat aux prochaines élections... candidat libéral.