Trois-Rivières-Ouest aurait dû prendre possession du repaire à l'époque

«Ça ne prend pas une enquête compliquée pour savoir que c'est des Hells Angels qui sont là. Il devrait y avoir une loi qui dit que c'est illégal, et en conséquence, on démolit ou on vous saisit.» Yves Lévesque.

«On aurait dû l'acheter quand c'était le temps.» Avec les motards qui font à nouveau les manchettes, le maire Yves Lévesque regrette que la Ville de Trois-Rivières-Ouest n'ait pas acheté le bunker des Hells Angels. Les motards avaient montré une ouverture à cet effet en 2001, selon lui.


«Je pense qu'à 200­000­$, on l'avait», raconte M. Lévesque. À l'époque, la Ville se disait prête à débourser 149­900­$, ce qui était alors le prix de l'évaluation, pour prendre possession de ce bâtiment. Des organismes à but non lucratif s'étaient même montrés intéressés à s'y installer. Il semble que les motards n'étaient pas d'accord avec le prix proposé. De plus, des citoyens s'étaient montrés défavorables à l'idée que de l'argent soit remis aux Hells.

Toutefois, la même année, la Ville de Trois-Rivières-Ouest avait réussi à obliger les motards à faire disparaître tous les éléments de fortification de leur repaire, situé sur le boulevard Saint-Jean. Il n'y a donc aucune structure blindée au bunker. Les Hells avaient dû se défaire notamment de leurs persiennes blindées et de leurs vitres à l'épreuve des balles, ce qui fait dire au maire que ce n'est plus un bunker. «C'est une résidence comme les autres, excepté qu'elle a une clôture tout le tour et qu'elle est identifiée aux Hells.»



Si jamais le repaire était détruit par un incendie, rien ne pourrait empêcher les motards de reconstruire au même endroit. Toutefois, ils ne pourraient plus installer l'imposante clôture qui ceinture leur propriété. Les clôtures ne peuvent maintenant plus excéder un mètre de haut.

Pour ce qui est de l'achat du bunker, le maire était revenu à la charge en 2004, mais il avait reçu une fin de non-recevoir des Hells. «C'était la seule façon de régler le problème. On ne peut pas les évincer, on n'a pas le pouvoir de le faire au niveau municipal. La seule façon de le faire, c'était de faire l'acquisition de ce bâtiment-là et malheureusement de payer les Hells Angels. Retourner en arrière, je l'achèterais c'est sûr et certain.»

Quand la Ville a renoncé à acheter le repaire, bien des citoyens pensaient qu'il serait de toute façon saisi tôt ou tard. Ce n'est toutefois toujours pas le cas malgré bien des opérations policières. Pour que le bunker soit saisi, il faut prouver qu'il a été payé par l'argent du crime ou qu'il a été le théâtre d'un acte criminel.

M. Lévesque croit que les lois sont trop permissives et qu'il devrait être plus facile de saisir le repaire d'un groupe criminel. «On le sait que c'est un groupe criminalisé. Ce n'est pas compliqué. Tout le monde le sait. Ça ne prend pas une enquête compliquée pour savoir que c'est des Hells Angels qui sont là. Il devrait y avoir une loi qui dit que c'est illégal, et en conséquence, on démolit ou on vous saisit.»



Du côté de la Sécurité publique, on assure que les patrouilleurs portent une attention particulière au bunker.