Subvention municipale au SSM: le président de l'Institut Montfort outré

Le président du ca de l'Institut secondaire Montfort, Marc Bélisle.

«Je me sens outré, déçu et offusqué pour tous les élèves, enseignants et dirigeants de Montfort de constater le comportement de nos élus. Comme si les pressions politiques étaient plus importantes que l'éducation et l'évolution de nos jeunes».


C'est en ces mots que le président du conseil d'administration de l'Institut secondaire Montfort, Marc Bélisle, a commenté la subvention de 50­000­$ sur cinq ans versée par la Ville de Shawinigan à la Fondation du Séminaire Sainte-Marie.

 



Dans une lettre qu'il a fait parvenir au Nouvelliste hier, M. Bélisle ne comprend pas comment les élus peuvent passer une telle résolution alors que Montfort, également une école privée, a annoncé sa fermeture en mai dernier. «Cette incohérence, qui frôle l'incompétence, crée en moi un doute certain envers nos administrateurs municipaux», souligne-t-il.

À ce sujet, M. Bélisle indique qu'il y a un an, son conseil d'administration avait adressé une demande d'aide technique au service des loisirs de Shawinigan afin de lancer un programme de développement hockey et demandait une collaboration de 3000­$ afin de pouvoir utiliser l'aréna Gilles-Bourassa gratuitement, pour éviter que les élèves ne quittent Shawinigan pour les programmes de sports-études à Trois-Rivières.

«La direction du service des loisirs nous avait alors laissé savoir que la Ville de Shawinigan n'avait aucun intérêt à un projet d'échange de services car elle n'avait rien à recevoir de nous, rien qu'elle n'avait déjà», mentionne M. Bélisle.

Par ailleurs, le président du conseil d'administration de Montfort indique qu'en mai dernier, lors de l'annonce de la fermeture de l'école, la mairesse Lise Landry «avait déclaré aux journaux que la municipalité n'avait pas l'intention de s'investir dans la survie de Montfort, prétextant que cela ne relevait pas de son champ de compétence mais de celui du ministère de l'Éducation», évoque-t-il.



Marc Bélisle précise qu'il se réjouit de voir que le Séminaire Sainte-Marie ait réussi à obtenir une partie de l'argent demandé, puisqu'il se dit lui-même bien conscient des difficultés connues par les établissements privés au Québec en raison de la baisse démographique, une diminution de clientèle potentielle qui aura été fatale pour Montfort. Il rappelle aussi que, contrairement à la croyance populaire qui veut que l'école privée soit réservée aux plus fortunés, Montfort autant que le Séminaire Sainte-Marie offraient une aide financière à plusieurs élèves moins bien nantis afin qu'ils puissent étudier dans l'école de leur choix.

«Si c'est pour le bien des jeunes, c'est tant mieux pour eux (en faisant référence à la subvention obtenue par le SSM). Mais cela ne m'empêchera pas d'éprouver une certaine amertume quand je pense au coup de main que la Ville et son directeur des loisirs auraient pu nous donner l'an dernier», commente Marc Bélisle.