M. Poulin est intervenu tout de suite après que le Syndicat des enseignants des Vieilles-Forges (SEVF) ait fait part de ses attentes au conseil des commissaires en regard des négociations locales qui se poursuivent actuellement.
Le président du conseil, Yvon Lemire, a tenté de faire taire le commissaire, prétextant qu'il s'exprimait durant la période réservée à l'assistance et qu'il aurait le loisir de s'exprimer plus tard au cours de la séance. M. Poulin lui a tenu tête, souhaitant parler devant le public et les médias.
«On a des enfants qui sont de plus en plus en difficulté et qui ont été intégrés dans des classes régulières alors qu'ils ont besoin de services. La réalité, c'est que ce sont eux qui en subissent les conséquences», a-t-il lancé, en faisant référence tant aux élèves qu'aux professeurs.
«Ce qu'on entend au ministère, ce n'est pas ce qu'on voit sur le terrain. Je ne suis pas obligé, en tant qu'élu, de gober ce que le ministère nous dit. Ce que je vois sur le terrain, c'est que nous avons des élèves de secondaire 2 qui, quand on leur fait passer des évaluations, n'ont pas le niveau de la 4e année. L'intégration, ça a un prix. Ça m'écoeure, ça me déçoit», ajoute-t-il.
M. Poulin croit que le conseil des commissaires a une responsabilité de mettre les priorités aux bonnes places. «On comprend qu'il faut faire des budgets et ne pas être déficitaire, mais il va falloir évaluer nos priorités. Nous sommes bons, mais nous pourrions être encore meilleurs que ça. C'est trop facile de cacher la réalité, mais nous avons une responsabilité d'élus devant cette réalité», a-t-il souligné.
Nul besoin de préciser que ce genre d'intervention, pourtant inhabituelle de la part d'un commissaire, a été chaudement accueillie par le SEVF. À la sortie de la salle, une enseignante a même lancé: «Il y a 23 commissaires autour de cette table, mais un seul a vraiment compris son rôle.»