RGMRM: Bouchard rencontre les employés

Le nouveau président de la Régie et maire de Mont-Carmel, Pierre Bouchard (à gauche) et le directeur général, Robert Comeau.

Le nouveau président de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie et maire de Mont-Carmel, Pierre Bouchard, qui a été élu pour un an à ce poste mardi soir, a rencontré les employés, hier matin.


«Si vous saviez comment ils avaient besoin d'être sécurisés. C'était très émotif, ce matin (hier). Les gens se sentent bousculés, frappés de tous les côtés», a confié le nouveau président à l'occasion d'une entrevue exclusive accordée au Nouvelliste.

 

La publication d'une étude de la firme BPR ainsi que les propos tenus par le maire de la Ville de Trois-Rivières, Yves Lévesque, le président démissionnaire, Pierre-A. Dupont et le directeur général de Trois-Rivières, Michel Byette, ont causé des préjudices, estime Pierre Bouchard.

«Les gens qui travaillent ici ont ça à coeur. Je voulais les rassurer, leur dire jusqu'à quel point ils font bien, qu'ils font des choses correctes pour la région. C'est la réputation de la Régie qui est entachée. Nous, on était en business. Tout le monde (au Québec) nous envie. Là, on est en train de défaire une réputation qu'on a bâtie d'une année à l'autre», déplore-t-il.

M. Bouchard raconte que la rencontre a été très émotive. «Il y a des gens qui m'ont dit: on était dans un centre commercial et on avait notre écusson de la Régie et on s'est demandé s'il fallait le cacher parce qu'on ne savait plus comment les gens nous prendraient, étant tellement en train de se faire descendre sur la place publique.»

M. Bouchard a expliqué aux employés que la Régie défend «une cause juste et je vais la défendre jusqu'au bout parce qu'on a quelque chose de bien, globalement, pour notre région. J'avais des gens aujourd'hui qui étaient très émotifs et qui se sentaient très mal à l'aise vis à vis ce qu'ils vivent là. Je ne peux pas accepter que ces choses-là se passent», fulminait hier le président.

Appuis à la direction générale

Pierre Bouchard raconte que les employés ont laissé connaître leur appui indéfectible envers le directeur général de la Régie, Robert Comeau. «Vous auriez dû être là pour entendre l'ensemble des commentaires des gens qui étaient là. Les gens ont applaudi. Ils ont dit: «Robert, on veut le garder. C'est important pour nous autres.» Je leur ai dit: «moi, j'ai confiance». Tout ce que Robert a fait, il l'a fait de bonne foi et on va avoir une façon de fonctionner qu'on est en train d'établir ensemble. On a confiance l'un en l'autre», raconte le président de la Régie.

Ce dernier rappelle que le président démissionnaire, Pierre-A. Dupont, a carrément exigé la démission de Robert Comeau à l'occasion d'une réunion privée de la Régie, mardi. «Il voulait le faire disparaître. C'est évident au niveau du conseil d'administration qu'on n'a pas accepté la demande qui a été faite assez explicitement, à ce sujet-là mardi passé», laisse savoir Pierre Bouchard.

 

Trois-Rivières en partie responsable...

«Depuis deux ans, notre partenaire, qui est Trois-Rivières, nous a demandé beaucoup de choses. Il y en a une partie qui est dans le déficit carrément. Trois-Rivières, il y a deux ans, a demandé qu'on augmente la capacité des sites (d'enfouissement) pour payer notre dette, pour améliorer notre sort au niveau de notre coût d'enfouissement. M. Lévesque en personne est allé à une rencontre à la Ville de Shawinigan (en 2006 et a demandé) carrément à la région d'augmenter le tonnage dans les sites», rappelle M. Bouchard.

Cette requête avait suscité de nombreux débats au sein de la Régie, rappelle-t-il. Après discussion, les représentants régionaux en sont venus à un compromis. On enfouit aujourd'hui 210 000 tonnes à Saint-Étienne-des-Grès et 100 000 à Champlain.

La conséquence de cette décision, c'est que «pour arriver à ça, il a fallu faire des postes de transbordement (dans les municipalités où la Régie est allée chercher du tonnage supplémentaire). Et on les endure actuellement dans nos budgets.» Les trois postes ont coûté entre 300 000 $ à 400 000 $.

Ces sommes, ainsi que la compensation de 1,4 million $ payée à Savoura depuis un an, justifient ce déficit.

Selon Robert Comeau, la Régie est loin d'être en mauvaise santé financière pour autant. «L'an passé, on a même retourné un million $ de surplus à nos membres. Tu ne peux pas, si tu es en situation de déficit, retourner de l'argent», plaide-t-il.

Selon le directeur général, ce n'est pas la Régie en tant qu'entité qui est en déficit. Les dépassements de coûts ont eu lieu dans un de ses postes budgétaires, soit celui qui est appelé «compétence 3», c'est-à-dire l'enfouissement. Dans les trois autres compétences, (transport, recyclage et boues), les finances sont bonnes et des surplus ont même été générés, dit-il.

Il est clair, explique Robert Comeau, que ce déficit conjoncturel sera épongé dans le temps par le financement prévu avec les municipalités partenaires des centres de transbordement. La Régie comme telle n'est pas en déficit, assure-t-il.•