Toutefois, cela ne justifie pas, selon lui, qu'on s'acharne à entacher la réputation de la Régie pour autant. Pierre Bouchard confie que les membres de la Régie ont fait preuve de beaucoup de «patience et de retenue» quand ils ont appris, l'été dernier, que le maire Lévesque avait commandé une étude.
C'est que la démarche et l'attitude de Trois-Rivières nuisent actuellement à la Régie au moment où elle travaille justement sur des projets importants pour la région, plaide le président.
«Si on se fait descendre sur la place publique en continu, c'est difficile d'aller faire des affaires. Je vais le dire de vive voix aux personnes concernées», se promet Pierre Bouchard.
«Je veux mettre en garde les gens qui peuvent avoir le goût d'entacher la réputation de la Régie. D'abord, ils se tirent dans le pied. D'autre part, je sens qu'il y a des informations importantes qui sont en train de couler et qui peuvent causer des préjudices à la Régie, des choses importantes qui sont des projets éventuels. Et ça, on ne l'acceptera pas. J'avais déjà prévenu les gens qu'il y a des choses qui ne devaient pas se dire, mais actuellement, il y a beaucoup de choses qui se coulent et c'est au détriment de la Régie. On avait la possibilité de sauver des argents assez importants dans un projet où rien ne devait couler. Vous êtes en train de boycotter le projet d'un bout à l'autre», déplore M. Bouchard.
Le nouveau président de la Régie est certain que le coulage vient de la Ville de Trois-Rivières, «parce que personne de nous (au sein de la Régie) parle» à part cette Ville, dit-il. On sait que (les projets en cours) sont des dossiers fragiles. On en déduit que quelqu'un veut torpiller nos projets, des projets qui sont importants pour la région. C'est quoi le but? C'est sûr, c'est le contrôle de la Régie», en déduit M. Bouchard.
Dépassement de coûts
Il est vrai que la Régie a dépassé largement les prévisions de 2,5 millions $ (faites au départ par une firme-conseil) pour fournir du biogaz purifié à Savoura, concède le maire Bouchard. Ce dernier tient toutefois à rappeler que la seule soumission qu'avait obtenu la Régie pour réaliser ces travaux a été au départ de 14 millions $.
«On s'était retrouvé avec un problème de 14 millions $. On avait prévu 2,5 millions $ (selon les estimés fournis par une autre firme) pour fournir le gaz et quand on est arrivé avec ça, il y a des gens (à la Régie) qui se sont mis la tête sur le billot. Ils ont dit, nous allons essayer de le faire nous autres mêmes, ça coûte trop cher, ça n'a pas de bon sens. Aujourd'hui, on se fait taper sur les doigts parce qu'on a sauvé 2, 3 ou 4 millions $», fulmine M. Bouchard.