Lévesque veut un temps d'arrêt

Yves Lévesque n'en démord pas. Il veut un temps d'arrêt, question de faire le point sur les activités de la Régie.


Mardi soir, la Régie et son nouveau président par intérim, Pierre Bouchard, ont annoncé qu'ils commanderaient une nouvelle étude sur l'entente prise avec Savoura, cette fois «sans orientation».

 



«Ça ne prend pas une étude. Ils ne peuvent pas contredire qu'il y a un problème pour équilibrer les budgets. Ils ne peuvent pas contredire qu'il y a un problème avec la fourniture de gaz. Les crédits de carbone, c'est une réalité aussi», plaide le maire de Trois-Rivières.

Le directeur général de la Ville, Michel Byette, trouve l'expression «sans orientation» utilisée par le maire Bouchard dans le contexte est plutôt insultante pour la Ville et la firme BPR.

Il estime de plus que les dossiers de la Régie sont «éparpillés».

«Un chemin de contournement à Champlain, une usine de je ne sais pas trop quoi. À un moment donné, c'est 90 millions­$, c'est tombé à 28 millions­$, c'est retourné à 30 millions­$. Deux sites d'enfouissement, un procès qui n'est pas terminé encore avec le Tribunal d'administration public avec M. (Lucien) Rémillard qui est devant le tribunal, des dettes qui s'accumulent. Il me semble qu'on serait mûr pour faire le point», analyse le directeur général.



Or, le temps des analyses, des pauses et des études se fait court. Selon la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008, les municipalités ont jusqu'au 1er janvier 2009 pour se plier aux exigences de la loi selon laquelle 60­% des matières putrescibles provenant de la poubelle des citoyens doivent être valorisées.

La Régie discute depuis plusieurs mois de la possibilité de construire une usine de pré-tri et de méthanisation des matières putrescibles au lieu d'implanter des bacs bruns à chaque porte. Dans les circonstances, elle pourrait ne pas arriver à temps.

«On n'est pas les seuls au Québec à avoir ce problème là», fait valoir Michel Byette. Les grandes villes n'ont pas encore toutes trouvé la solution, dit-il.

«Avant de s'engancer dans une autre aventure, il faut s'assurer de s'entourer de gens qui connaissent ça. Je dis aux gens, prenez une pause de quelques semaines, donnons-nous une planification à long terme», plaide le maire Lévesque.

Pour Pierre-A. Dupont, l'usine de méthanisation est la seule bonne solution. Selon lui, l'implantation du bac brun et les frais récurrents qui y sont associés coûteraient 50 millions­$ à la région en 10 ans. Selon lui, la Régie se montre toujours intéressée par le projet de méthanisation.

Le Nouvelliste a tenté de joindre le président par intérim de la Régie, Pierre Bouchard, pour avoir ses commentaires à ce sujet, mais ce dernier n'a pas retourné notre appel.