Dupont a vu les déficits s'accumuler

Le biogaz est enfin arrivé dans les bouilloires de Savoura, hier. Les compensations versées à Savoura (qui a dû, depuis 2007, utiliser le produit de Gaz Métro en attendant) se chiffrent maintenant 1,4­M­$, selon les derniers chiffres obtenus par le président démissionnaire de la Régie, Pierre-A. Dupont.


Ce dernier ne cache pas avoir vu les déficits s'accumuler à la Régie depuis son entrée en poste, en 2006. D'abord, cette année-là, le déficit a été d'un million­$, raconte-t-il. «C'est pris dans les surplus. Ça n'était pas au budget. La première année, tu fermes ta boîte», confie-t-il. Puis, en 2007, l'année se clôture avec un nouveau déficit d'un million­$ issu de dépenses non budgétisées, dit-il.

 

Cette année, «ils ont eu des dépassements de coûts sur des règlements d'emprunt de l'ordre de 4,8 millions­$, ce qui va générer un déficit à la Régie dont on ignore le montant encore», raconte de son côté le directeur général de la Ville de Trois-Rivières, Michel Byette.

«Le règlement d'emprunt (pour acheminer les biogaz à Savoura) était de 2,6 millions­$ et on en a dépensé 4,2 millions­$. Je me sens mal à l'aise là-dedans», confie Pierre-A. Dupont.

Personne, au sein de la Régie n'a donc venu voir cette situation? «Pas à ce que je sache. J'ai posé la question cette année. J'ai dit: Écoutez, ça n'a pas d'allure à un moment donné. On dépasse un million­$, un million­$... Cette année, 4 millions­$. En affaires, on ne peut pas piger dans le cash tout le temps. Il faut absolument une restructuration et un modèle de gestion pour que ça ne se passe plus, ces affaires-là», analyse l'ex-président de la Régie.

Michel Byette ne cache pas son inquiétude face aux retombées de ce nouveau déficit de la Régie sur les finances de la Ville de Trois-Rivières. Selon lui, Trois-Rivières devra éponger 800­000­$ dans le moins pire des scénarios.

Les administrateurs de la Régie «ont fait leur budget 2009 en présumant un certain nombre de choses, en présumant d'une part qu'il était pour y avoir 265­000 tonnes métriques (de déchets) à Saint-Étienne-des-Grès, ce que la Ville de Saint-Étienne a refusé. Elle n'accepte pas plus que 210­000 tonnes, ce qui fait qu'il nous manque environ 60­000 tonnes (pour générer de nouveaux revenus) et ils l'ont fait aussi en prévision d'environ 110­000 tonnes à Champlain, ce que le maire de Champlain refuse si la Régie n'investit pas pour (construire) une voie de contournement (menant au LES de Champlain).