Jean-Yves Laforest, député sortant dans Saint-Maurice-Champlain, n'a pas dû chercher bien loin un exemple pour illustrer son propos hier matin, lors de son point de presse hebdomadaire à son local électoral de la 5e­Rue, à Shawinigan.

La veille, il avait rencontré la mairesse, Lise Landry, avec qui il a notamment discuté de l'aide d'urgence débloquée par le gouvernement conservateur quelques jours après l'annonce de la fermeture de l'usine Belgo.

Rappelons qu'à ce moment, le ministre responsable de Développement économique Canada, Jean-Pierre Blackburn, avait réservé un montant de 1,2­million­$ pour Shawinigan, pigé à l'intérieur de l'Initiative de diversification économique des collectivités -­Vitalité. En principe, l'argent doit être consacré à des projets d'entreprise et à l'embauche de ressources pour accompagner le milieu dans la diversification de son économie.

Or, la Ville de Shawinigan avait réclamé un montant d'un million­$, mais la somme devait lui être versée directement pour qu'elle l'utilise comme bon lui semble. Cette demande a été refusée et au bout du compte, seulement 200­000­$ ont servi jusqu'à présent, observe M.­Laforest.

«C'est l'exemple parfait de la rigidité des programmes fédéraux», lance-t-il. «Les besoins dépassent largement 200­000­$, mais le milieu n'a pas été capable d'aller en chercher davantage jusqu'ici. Je crois que c'est au gouvernement à s'ajuster aux besoins des régions. On dirait qu'ils s'arrangent pour que les sommes ne soient pas dépensées!»

Comme député, M.­Laforest précise qu'il a reçu une trentaine de demandes d'entrepreneurs qui s'informaient de leur qualification à certains programmes. Leur lourdeur ou leurs critères trop pointus en découragent plusieurs.

«Par contre, les conservateurs continuent à donner des milliards de dollars aux pétrolières de l'ouest», ironise-t-il. «Je ne suis pas certain que les électeurs de Saint-Maurice-Champlain sont très heureux de cette situation.»

M.­Laforest a aussi profité de l'occasion pour dénoncer les coupes de 30­% du gouvernement conservateur dans les programmes de Développement économique Canada pour le Québec. Le ministre Blackburn, déplore-t-il, n'a même pas levé le petit doigt pour contester cette décision.

Selon le représentant bloquiste, les baisses d'impôt aux sociétés ne constituent pas un support suffisant pour les milieux qui affrontent des crises, comme celle vécue dans le secteur forestier depuis quelques années.

«Les conservateurs agissent contre les organismes de développement économique», déplore-t-il. «Toutes ces compressions appliquées par le gouvernement illustrent bien l'idéologie de Stephen Harper, qui ne croit pas au développement local et aux acteurs du milieu.»